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  • Une question taboue posée par Julien Rochedy...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Yves Le Gallou consacré à l'ouvrage que Julien Rochedy vient de publier, Qui sont les Blancs - Généalogie d'une identité interdite (Hétairie, 2025).

     

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    Qui sont les Blancs ? Une question taboue posée par Julien Rochedy

    Une question taboue

    « Qui sont les Blancs ? » : avec ce nouveau livre, Julien Rochedy s’attaque à un tabou.
    Pour les décolonialistes et les « progressistes », la réponse est simple : ce sont des « salauds », coupables de la Shoah, de la colonisation, de l’esclavage, du réchauffement climatique. Pour beaucoup d’autres, les Blancs sont « cancellisés », niés. Ils n’existent pas, ou s’ils existent, il est plus prudent de n’en point parler ! Car l’essentialisation est recommandée pour les autres groupes humains, mais interdite pour eux.

    Et pourtant, quiconque prend le métro dans une grande ville d’Europe trouve vite la réponse à la question : « Qui sont les Blancs ? » — la nouvelle minorité. La « question blanche » se pose ici et aujourd’hui comme il y eut hier une « question noire » dans les périphéries urbaines américaines.

    Rochedy affronte le problème sans faux-semblants ni complexe, en commençant par l’origine : l’ethnogenèse lors de la préhistoire et de la protohistoire, c’est-à-dire la fusion de trois groupes de peuples très proches :

    • Les chasseurs-cueilleurs, artistes de la grotte Chauvet, à l’origine de nos « 30 000 ans d’identité » selon Dominique Venner, dont les caractères ont été sélectionnés par les exigences de l’âge glaciaire ;
    • Les agriculteurs anatoliens arrivés il y a 7 000 ans, porteurs de la révolution néolithique et des mégalithes ;
    • Et, il y a 5 000 ans, la grande vague des Yamnayas, issus eux aussi des chasseurs-cueilleurs, apportant les langues indo-européennes et une vision du monde fondée sur les trois fonctions que l’on identifie dans toute l’histoire européenne.

    Rochedy insiste sur l’unité biologique des Européens : du Portugal aux pays baltes, de l’Italie à l’Irlande, on retrouve les mêmes composantes génétiques d’origine — variables dans leurs proportions, mais marquant une grande homogénéité. Ce socle, absent chez d’autres peuples plus diversifiés, est resté inchangé et imperméable à toute immigration externe jusqu’à la seconde moitié du XXe siècle.

    Le récit civilisationnel : de la Grèce au nihilisme contemporain

    Après ce développement sur les origines, Rochedy passe au récit civilisationnel. De généticien pensif, il devient historien méditatif. Après les millénaires de la préhistoire glaciaire viennent les périodes historiques:

    • La rationalité, avec l’empreinte grecque — Grèce, Rome, Moyen Âge (Aristote et les thomistes), Renaissance, Lumières ;
    • Le pragmatisme, avec Rome et son droit : « pour schématiser, le monde grec imprime l’Être du Blanc, celui de Rome inspire son Faire » ;
    • La moralité, avec l’empreinte chrétienne ;
    • La force, avec l’empreinte germanique — le Moyen Âge y est vu comme un « sas de décompression avec l’origine orientale du christianisme » ;
    • L’individualisme, avec la Renaissance ;
    • Le sentimentalisme, avec les Lumières, perçu comme une « réponse à une bascule anthropologique tragique », substituant aux liens anciens des affects volatils et un altruisme abstrait ;
    • Le travail, avec l’empreinte industrielle ;
    • Le nihilisme, avec l’époque contemporaine.

    Pour Rochedy, les maux actuels — wokisme et transhumanisme — prolongent des tendances anciennes : le constructivisme social des XIXe et XXe siècles, mais aussi l’hybris grecque. Ce qui nous bouleverse aujourd’hui vient de loin, mais aussi de nous-mêmes. D’où la nécessité de retrouver des contrepoids : mesure, limites, héritage commun, continuité historique. Face à la déferlante démographique de l’immigration, il y aurait urgence.

    Un essai polémique dans la tradition des penseurs européens

    Ce livre s’inscrit dans une lignée d’ouvrages sur la civilisation européenne : La Formation de l’Europe de Gonzague de Reynold, Le Génie de l’Occident de Louis Rougier, L’Europe a fait le monde d’André Amar, ou Histoire et tradition des Européens de Dominique Venner.

    Rochedy s’en distingue par le choix du terme « Blanc », assumé, justifié par la minorisation démographique mondiale et par les apports récents de la génétique. Il soutient que la sélection naturelle des peuples européens sous le froid glaciaire a marqué durablement leur civilisation. Certains y verront un « matérialisme biologique » irritant pour les culturalistes.

    Des passages susciteront débat, notamment sur le christianisme, que Rochedy crédite d’un rôle moral, intellectuel et même eugénique — favorisant le brassage des familles et la faible consanguinité européenne. D’autres critiqueront son approche téléologique : chez lui, ce qui advient devait advenir, comme si l’urinoir de Duchamp se trouvait déjà au pied de la grotte de Lascaux.

    Il reconnaît cependant, dans sa conclusion, la part de l’imprévu : la démographie du Nigeria face à l’Europe pourrait « plier le match », mais il croit encore à un sursaut.

    Livre polémique, certes, mais solidement construit, Qui sont les Blancs ? relance un débat ancien sur l’identité et la continuité de la civilisation européenne. Rochedy, « loup solitaire » ardéchois, y apparaît aussi comme une chouette qui réfléchit — et nourrit le débat.

    Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 17 octobre 2025)

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  • Hybris : la démesure contre l’Europe...

    Nous reproduisons un point de vue de César Cavallère, cueilli sur le site de l'Institut Iliade et consacré à la question de l'hybris.

     

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    Hybris : la démesure contre l’Europe

     

    « Car le dieu frappe de sa foudre les créatures qui s’élèvent trop haut, sans se soucier des plus humbles. Le dieu frappe de sa foudre tous les êtres vivants qui se distinguent par leur taille et leur grandeur. Ainsi, il abaisse toujours ce qui dépasse la mesure. »
    Hérodote, Livre VII, chapitre 10

     

    L’interdit fondateur : aux origines européennes de la mesure

    Dans l’univers grec, le cosmos est ordonné, et chacun y a sa place. L’homme, les dieux, les héros, la nature coexistent dans un équilibre qu’il appartient à tous de conserver. La Moïra, force impersonnelle du destin, répartit les parts de gloire et de souffrance. Tout ce qui vit – et Zeus lui-même – s’y soumet. L’hybris, c’est vouloir une part de destin qui n’est pas la sienne. C’est Narcisse se noyant, énamouré par son image, Sisyphe se jouant de la mort et des dieux, le prévoyant Prométhée volant le feu divin, ou Icare, s’approchant de trop près du soleil en dépit des mises en garde de son père Dédale.

    Le mythe est la correspondance d’une éthique, d’une esthétique, d’une métaphysique. La tragédie attique, que ce soit chez Sophocle ou Euripide, incarne cette conscience du monde en tant qu’ordre fragile, constamment menacé par l’exaltation du moi. Dans Œdipe-Roi, ce n’est pas un crime volontaire qui provoque la ruine, mais le refus d’entendre le destin. Dans les Perses d’Eschyle, la défaite de Xerxès est celle d’un orgueil impérial aveugle. La tragédie enseigne : l’excès est une faute, non parce qu’il est moralement condamnable, mais parce qu’il viole l’harmonie du tout.

    La théorie de la pleonexia chez Platon, ou la critique de l’excès du désir et de l’envie de tout posséder, s’inscrit dans cette même logique. Dans la République, le philosophe dénonce la logique tyrannique comme issue de l’hybris individuelle : un homme qui désire tout finit par perdre la liberté des autres. Le tyran est le fruit de la démesure. Avec Socrate, les fondements d’une anthropologie politique de la limite ont été durablement établis. Tout à l’inverse, Calliclès, dans le Gorgias, fait l’éloge de l’hybris : il est le prototype du moderne avant la lettre, défenseur de la force contre la justice, de l’excès contre la mesure. Il tourne le dos au « Mêdèn ágan » (« Rien de trop ») inscrit sur le fronton du temple de Delphes.

    L’ordre tragique, ainsi établi, est double : l’homme est tenu à l’humilité par son rang naturel, mais il est aussi, par nature, tenté de s’en écarter. La tragédie, loin de dissuader de toute volonté de grandeur, en rappelle l’horizon : seul celui qui accepte de souffrir selon sa nature peut atteindre la vertu. La proposition grecque est celle d’une anthropologie posant que seule la connaissance des limites peut mener à la grandeur.

    D’Athènes à Rome : la continuité de l’interdit

    Contrairement à l’idée reçue, le christianisme ne rompt pas avec la métaphysique grecque du cosmos. Il en transforme les termes, mais pas la structure. Le Dieu unique remplace les dieux, la loi morale remplace la Moïra, mais l’hybris reste la faute par excellence. Le péché originel, c’est l’homme voulant devenir « comme un dieu ». Lucifer est ainsi déchu pour avoir voulu être l’égal du Créateur. Saint Jean nous dit que le dragon – représentation monstrueuse du diable – a entraîné avec lui « le tiers des étoiles du ciel », un désordre cosmique ! L’orgueil (superbia) devient la matrice de tous les péchés.

    Le monde médiéval fut un monde ordonné, structuré, hiérarchisé, où chaque chose avait son sens et sa place. La sainteté, la chevalerie, l’art gothique, le droit coutumier : tout visait à restaurer un ordre sacré. La société féodale est toujours celle de la tripartition indo-européenne, un ordre social établi sur la complémentarité, et l’inégalité protectrice.

    Les Pères de l’Église, Augustin en tête, ne font que christianiser un schème très ancien : l’homme ne peut accéder à la vérité ou au salut qu’en reconnaissant sa petitesse. La grandeur de l’homme est dans l’acceptation de son infériorité à Dieu. Cette vision n’est pas étrangère à celle d’Eschyle, chez qui Hybris a pour mère Dyssebeia, qui signifie « l’impiété ». Thomas d’Aquin définira plus d’un millénaire plus tard l’orgueil comme le désordre fondamental : la tentative d’acquérir la béatitude par ses propres forces. La faute n’est pas tant dans l’ambition que dans l’arrogance de croire que l’on peut se sauver seul. Relevons tout de même une nuance : le christianisme a universalisé l’hybris ; tous les hommes sont pécheurs.

    La littérature médiévale reprend cette structure tragique sous une forme nouvelle : la chanson de geste. Roland meurt pour avoir refusé d’appeler au secours en sonnant l’Olifant. Renaud, dans les Quatre Fils Aymon, doit suivre une quête expiatoire et restaurer l’ordre qu’il avait brisé dans l’empire de Charlemagne. Les héros sont toujours confrontés à la tentation de l’excès, et à la nécessité du sacrifice. C’est ce qu’Aristote appelait déjà l’hamartia, « la faute commise par le héros permettant le renversement du malheur en bonheur ou du bonheur au malheur ». Dans le christianisme, l’hamartia est comprise comme l’action du péché, qu’il soit commis par omission ou par commission, en pensée ou par sentiment, en parole ou en acte.

    Les figures bibliques ne témoignent pas d’une autre logique : l’ordre divin est juste parce qu’il est ordonné, mais le refus de cet ordre appelle toujours la sanction. À l’inverse, celui qui agit en conformité avec la volonté de Dieu est récompensé, comme c’est le cas d’Abraham, de Moïse ou de Noé. De même, l’Apocalypse de Saint Jean décrit le moment précédant la fin des temps comme celui du déchaînement de la démesure humaine.

    La modernité ou l’ère de la démesure

    Le basculement moderne n’est pas seulement politique ou scientifique : il est ontologique. Le cosmos se disloque au profit d’un sujet abstrait. La modernité nie le tragique et ne connaît plus de limite. Elle remplace l’hétéronomie par l’autonomie, la hiérarchie par l’égalité, l’ordre cosmique par le désir individuel. Elle produit Faust, Frankenstein, Hamlet. Le péché devient création, la faute, expérience. L’homme ne veut plus s’inscrire dans l’ordre du monde : il veut le refonder.

    Nietzsche, malgré sa nostalgie du tragique grec, participe de ce renversement. En exaltant la volonté de puissance, en sacralisant Dionysos contre Apollon, il légitime une démesure assumée, vitale, éruptive. Le mal n’est plus à fuir, mais à embrasser. Ce renversement ouvre la voie à toutes les transgressions modernes : biologiques, sexuelles, sociales. Dans le sillage de Faust, l’Occident devient alchimiste, individualiste, libertaire.

    Le romantisme puis l’existentialisme prolongent cette tendance. Le héros romantique est celui qui aspire à l’infini, et dont le désir consume l’âme. De Goethe à Byron, de Shelley à Camus, le héros se définit contre l’ordre. Mais ce héros finit seul, brisé, souvent suicidaire. Il incarne un Prométhée dénaturé, détourné de son sens pédagogique antique.

    Pour Giorgio Locchi, la modernité n’est pas seulement une époque, c’est un processus : celui de l’auto-affirmation européenne. Il parle d’européanité comme d’une histoire-sens, c’est-à-dire d’une dynamique intérieure par laquelle l’homme européen se projette dans un au-delà de lui-même, par la création, la volonté, l’action. À ce titre, l’hybris n’est pas une simple pathologie moderne : elle est une tentation propre à l’Europe. La tension entre la limite et son dépassement est un motif fondamental structurant la psyché européenne.

    Mais là où Locchi se distingue des modernes, c’est qu’il ne confond jamais dépassement et négation des limites. Il y a pour lui une tension constitutive de l’Europe entre l’élan prométhéen et la conscience tragique. L’homme européen, dit-il en substance, tend vers l’absolu — mais il sait qu’il ne pourra jamais l’atteindre. Cette tension, qui fonde le tragique européen, est aussi sa grandeur.

    Dès lors, l’hybris moderne — celle du posthumanisme, de l’égalitarisme intégral, du déracinement — n’est pas un prolongement ordinaire de l’élan européen : c’est sa dénaturation. Elle conserve la dynamique du dépassement, mais en détruisant le cadre symbolique, le mythe, la limite cosmique. L’hybris moderne est dévoyée parce qu’elle prétend à la liberté sans tragique, à la puissance sans destin, le dionysiaque sans apollinien. Le « prométhéen » n’est plus le prévoyant, mais plutôt, à l’image d’Épiméthée, celui qui agit avant de réfléchir.

    Afin de trancher avec le marasme des anthropologies modernes (société sans limites, droits sans devoirs, science sans conscience, art sans beauté), il faut à nos contemporains une proposition de retour à une éthique de la limite.

    Lutter contre l’illimité : vers un antimodernisme tragique

    Notre pensée, en filiation avec Nietzsche, mais contre les avatars modernes de sa pensée, réhabilite la notion de limite. Dominique Venner parle de « métaphysique de l’illimité » pour désigner l’essence de la modernité. Alain de Benoist souligne que la véritable identité européenne est tragique : elle reconnaît la mort, la fatalité, le destin. David Engels plaide pour un retour aux structures traditionnelles, hiérarchiques, inspirées du monde chrétien médiéval.

    Ce retour n’est pas réaction, mais renaissance. Renaître, c’est comprendre que le monde n’est pas à bâtir à partir de rien, mais à transmettre, à garder, à respecter. Cela implique de retrouver un sens de la mesure qui seul permettra la régénération d’un éthos européen. C’est cet équilibre qui est la condition pour refonder un art de vivre authentique.

    Nous sommes passés d’un monde tragique à un monde technique, disait Camus. Il est temps de quitter les « gouvernances » pour refaire le Politique, et délaisser l’anecdote des revues de presse pour reprendre l’Histoire. Cela passe par la restauration de l’esthétique tragique. Le héros n’est pas celui qui triomphe de tout, mais celui qui accepte sa part de souffrance et assène le grand « oui » au destin. Le politique n’est pas celui qui déconstruit les normes, mais celui qui veille sur l’harmonie. L’artiste n’est pas celui qui choque, mais celui qui révèle.

    Le combat contre l’hybris moderne passe aussi par une action culturelle, métapolitique, qui réintroduit le sens de la tragédie dans les esprits. Cela implique de redonner une voix aux mythes fondateurs, de revaloriser le sens du destin, de faire de la pensée et de la mémoire un acte vivant.

    Antigone et Achille doivent redevenir les modèles d’une anthropologie enracinée. Antigone désobéit, Achille déborde. La transgression de l’ordre n’est pas toujours une faute, elle peut être la clé d’une résolution dynamique. Mais c’est un dépassement dialectique que nous ne pouvons comprendre que dans une civilisation de l’Interdit.

    Répétons-le : la culture européenne ne fut grande que lorsqu’elle fut tragique. Non pas pessimiste ni résignée, mais lucide dans son rapport à l’histoire. C’est parce que l’homme européen savait que tout passe qu’il a bâti les cathédrales et écrit des épopées. C’est parce qu’il connaissait sa place dans le cosmos qu’il voulait tendre à bâtir une cité juste. C’est parce qu’il savait que la beauté est mortelle qu’il a enfin voulu la transmettre.

    Conclusion : pour un réveil tragique de l’Europe

    L’Europe contemporaine est une tour de Babel : elle parle toutes les langues sauf celle de la limite. Elle est faustienne, déracinée, marchande. Elle ne connaît plus que droit, contrat et jouissance.

    Il ne s’agit pas de revenir à l’ancien monde, mais de retrouver ce qui faisait la poésie de l’ordre ancien. Camus, dans L’Exil d’Hélène, disait que l’homme ne peut se passer de la beauté. Mais la beauté elle-même est limite. Elle est harmonie, règne des proportions justes, et non celui du quantitatif. Elle est tension, non-résolution. Réapprendre à vivre tragiquement, c’est refuser la fuite en avant du désir. C’est réintégrer l’homme dans un ordre où il serait à nouveau le moteur héroïque de l’histoire.

    L’avenir est à ceux qui sauront, selon la formule de Nietzsche, justifier le malheur. Non pour le nier, mais pour en faire une grandeur. Telle est la tâche qui attend les héritiers d’une civilisation tragique. Et cette tâche commence aujourd’hui, dans le silence, dans la transmission, dans l’éveil des consciences, face à un monde qui ne connaît plus que le déni du réel, et a troqué la contemplation pour la compensation. Dans le prolongement d’un Spengler, Locchi soutient que l’Europe ne pourra survivre qu’en redécouvrant une forme de grandeur tragique. Cela signifie : accepter le destin non comme une limite paralysante, mais comme une forme qui rend possible l’action.

    La question de la réintégration de la limite comme facteur de la régénération est un moment essentiel de la révolution métapolitique. Il est temps de rouvrir les tragédies, non pour les admirer, mais pour y puiser une discipline de l’âme. Il est temps de se réapproprier nos interdits, non pour les subir, mais pour y trouver la forme. Il est temps, en un mot, de redevenir Européens.

    César Cavallère (Institut Iliade, 18 août 2025)

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  • Mémoires identitaires...

    Les éditions Via Romana viennent de publier les Mémoires identitaires de Jean-Yves Le Gallou.

    Ancien haut-fonctionnaire, président de la Fondation Polémia, Jean-Yves Le Gallou a, notamment, publié La tyrannie médiatique (Via Romana, 2013),  Immigration : la catastrophe - Que faire ? (Via Romana, 2016), Européen d'abord - Essai sur la préférence de civilisation (Via Romana, 2018) et Manuel de lutte contre la diabolisation (La Nouvelle Librairie, 2020).

    L'ouvrage est d'ores et déjà disponible sur le site des éditions Via Romana.

     

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    " La vie de Jean-Yves Le Gallou témoigne de soixante ans d’engagements pour l’identité et la liberté d’expression. Énarque dissident, haut-fonctionnaire à Beauvau, élu politique, lanceur d’alerte et théoricien de la préférence nationale, il nous livre la somme de ses souvenirs et réflexions à contre-courant de 1954 et son entrée à l’École « républicaine » à 2024 et la débâcle des « valeurs républicaines ».
       De la guerre culturelle de mai 68 à la révolution woke, de Pompidou-Giscard à la Nouvelle Droite, des fraudes de la gauche à l’émergence du Front national, de la manipulation de Carpentras aux dessous de l’« affaire du détail » ou de la scission de Bruno Mégret en 1998, c’est le théâtre de la vie politique, économique, judiciaire, idéologique et sociétale que décrypte Jean-Yves Le Gallou à l’appui de son expérience et de portraits de ses contemporains capitaux : Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, Raymond Marcellin, Michel Poniatowski, Jean-Marie Le Pen, Jean-Pierre et Marie-France Stirbois, Bruno Gollnisch, Bruno Mégret, Philippe de Villiers, Marine Le Pen, Marion Maréchal, Eric Zemmour et ceux de ses compagnons de route : Alain de Benoist, Guillaume Faye, Dominique Venner, Yvan Blot, Bernard Lugan…
       D’une lucidité revigorante, ces Mémoires identitaires échappent à la nostalgie et tirent un fil d’Ariane d’espérance entre les générations pour la défense et illustration des patries charnelles et spirituelles. "

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  • Dominique Venner et la guerre d’Algérie : Renaud Dély n’a rien compris !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Grégoire Gambier, cueilli sur Polémia et consacré au bouquin, à la fois médiocre et minable, que Renaud Dély, maître-censeur qui sévit dans les médias du système, vient de consacrer à Dominique Venner.

     

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    Dominique Venner et la guerre d’Algérie : Renaud Dély n’a rien compris !

    Le journaliste d’extrême gauche Renaud Dély vient de commettre un ouvrage sur Dominique Venner (L’assiégé, JC Lattès, janvier 2024). Il le croit inspiré. Il n’y plaque que sa vision de midinette – cheveux longs et idées courtes – sur des événements qu’il ne connaît que par les ‘digests’ proposés à Sciences Po ou par Netflix. Affligeant.

    Renaud Dély ne manque pas de talent. Mais de conteur. Il devrait être romancier. Sa vision de la guerre d’Algérie relève moins de l’étude détaillée des journaux de marche des régiments engagés sur le terrain, ou des simples rapports de police, voire des articles de presse recoupés par les acteurs de l’époque, que de la trame wokiste des événements que l’on apprend désormais, en France, aux élèves de CM2 et des IEP.

    Dans les pages que Dély consacre à l’engagement de Dominique Venner au début de la guerre d’Algérie, suintent toutes les phobies que la gauche bien-pensante retient de l’époque : violence aveugle et débridée de l’armée française, exactions sur des populations civiles évidemment innocentes, torture des prisonniers et exécutions sommaires – les « corvées de bois »… Dès lors, Dély fait de Venner un agent exalté du pire – à peu près le Diable incarné. Pensez-vous, chère Madame : il aurait lui-même et très évidemment, par caractère autant que par conviction, participé aux atrocités permises par les autorités de l’époque. Même l’EI et le Hamas réunis seraient outragés d’une telle bestialité.

    La guerre d’Algérie à la sauce Netflix

    Notre ami Dély, le camarade Renaud, aurait simplement pris la peine de lire ce que son sujet – Dominique Venner – en disait, qu’il se serait évité un peu de ridicule. Dély conçoit en effet la guerre d’Algérie très exactement comme le cinéaste américain Oliver Stone celle du Vietnam (Platoon, 1986) : rien n’est vrai, seule importe la projection de ses propres fantasmes sur une réalité qui, par nature et par vocation, échappe aux « sangs de navet » dont Jean-Marie Le Pen disait, à juste titre, qu’ils n’avaient jamais entendu siffler à leurs oreilles que des balles de tennis. En aucune façon des balles de 7.62 au fond d’un talweg au petit matin…

    La guerre d’Algérie n’est certes pas un sujet anodin, dans la vie et l’œuvre de Dominique Venner comme dans « l’axe du destin » de ce qu’il restera à sauver, peut-être un jour prochain, de la France et de l’Europe. Le sujet mériterait quelques développements mais, pour en rester à l’ouvrage, sans doute de commande, du camarade Renaud, quelques mises au point s’imposent naturellement.

    La première mise au point tient à la nature de l’engagement de Dominique Venner dans cette guerre. Engagement évidemment total – comment pourrait-on simplement concevoir un engagement en demi-teinte, de feignasse affaissée, a fortiori à 20 ans, lorsqu’enfin le conflit héraclitéen s’impose à soi ? Mais Renaud n’a pas lu Dominique. Venner ne regrette ni ne renie rien de son engagement de braise bien sûr, ne serait-ce que par élégance, pour ce que l’on « se doit à soi-même ». Il a fait la guerre, une « petite guerre », et aurait aimé la victoire, même de principe – pour l’honneur. Et pour la défense de ses compatriotes d’Algérie – « pour leurs droits de vivre librement sur la terre où étaient enterrés leurs morts. » (1)

    Mais quand il évoque cet épisode, il pense davantage à Jünger, l’aimé de Mitterrand, qu’à Salomon, l’inspirateur des éternels maudits des complots condamnés à l’échec : « Dans les situations extrêmes, comme le disait Jünger, l’homme se résume au cœur qu’il porte en lui. Parce qu’il s’établit au-dessus des jeux de l’intelligence, l’impératif du cœur prime alors celui de la raison. » (2)

    Le droit des peuples à vivre où sont enterrés leurs morts…

    La seconde mise au point tient à la qualification des combattants. Sans doute faut-il avoir un « sang de navet » en effet comme Dély pour ne pas comprendre, à défaut de savoir, que la guerre est un affrontement de nature métaphysique, et que l’adversaire y tient toute sa place – de façon « mimétique » comme dirait René Girard.

    Dans Le Cœur rebelle (Les Belles Lettres, 1994), Dominique Venner écrit sa compréhension et son respect pour le combat des fells, admettant même qu’il aurait fait de même à leur place, en combattant « identitaire » – ce qu’à l’évidence Dély n’a pas lu, ou compris.

    La dernière mise au point tient à la portée du conflit. Jamais Dominique Venner n’écrit que « la guerre d’Algérie n’est pas finie ». C’est le romancier Alexis Jenni dans L’Art français de la guerre (prix Goncourt 2011) puis encore dans Féroces infirmes (2019). Ce sont les services de renseignement et quelques politiques actuels. Ce sont surtout les Algériens eux-mêmes, ivres de la frustration d’une victoire qu’ils ne savent acquise que par défaut, par refus de combattre de l’adversaire. Et dont ils veulent une revanche avide.

    « Rebelle par fidélité »

    Ce qu’écrit Venner en revanche, c’est que la signification et la portée de ce conflit restent évidemment actuelles, et que les combats menés ne le seront jamais en vain : « Refuser de s’abandonner à la fatalité, protéger les siens quand ils sont menacés, ce sont là des qualités que l’on apprécie par exemple chez les Israéliens. Pourquoi ne le seraient-elles pas chez les Français ? Malgré bien des torts, ce fut l’honneur des partisans de l’OAS d’avoir tenté de défendre jusqu’au bout les Français d’Algérie et les Musulmans fidèles, livrés par le gouvernement de la République à l’exode ou au massacre. » (3)

    Chez Dominique Venner, rien n’est plus méprisable que la petitesse dont à l’évidence Renaud Dély s’est contenté.

    Ignorant de la seule « verticalité des sentiments » qui fait le sel de la terre et des hommes qui tentent, depuis la nuit des temps, de l’habiter en poètes et non en esclaves – en rouages d’une machine qui les dépasse et niera jusqu’à leur qualité humaine.

    Méprisant de ce fait « la vertu des cœurs insoumis et généreux » qui seule importait réellement à Dominique.

    Pauvre Renaud…

    Grégoire Gambier (Polémia, 11 janvier 2024)

    Notes :

    1 : Le Cœur rebelle, Les Belles Lettres, Paris, 1994, p. 187.

    2 : Ibid, p. 197.

    3 : Ibid, p. 79.

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  • Feu sur la désinformation... (449) : Gabriel Attal, un produit du système Davos ...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Lucas Chancerelle.

     

                                             

     

    Au sommaire cette semaine :

    L’opération de communication d’Emmanuel Macron avec la nomination de Gabriel Attal à Matignon.

    Dossier du jour : la grande dissimulation des médias de l’affaire Epstein et de la colère des agriculteurs en Allemagne, deux phénomènes relativement passés sous silence.

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    Pastilles de l’info :

    -Le top trois des plus gros succès de "I-Media" lors de l’année qui vient de s’écouler.

    -Moscovici et la dissimulation de la Cour des comptes.

    -Le nouveau téléphone Tesla connecté à Starlink.

    -La dissimulation des éléments sur l’immigration par Moscovici.

    -Dussopt qui veut de la main d'œuvre pas chère pour lui servir son café !

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    Portrait piquant (en partenariat avec l’OJIM) : Renaud Dély qui vient de sortir un livre sur l’historien méditatif Dominique Venner.

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  • Thibault Mercier : discriminer, c’est distinguer nous et les autres...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Thibault Mercier au site de la revue Éléments pour évoquer la réédition de son essai, dans une version augmentée, Athéna à la borne - Discriminer ou disparaître ( La Nouvelle Librairie/Institut Iliade, 2023).

     

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    Thibault Mercier : discriminer, c’est distinguer nous et les autres

    ÉLÉMENTS : Il y a bientôt cinq ans, vous publiiez Athéna à la borne, aujourd’hui réédité dans une version augmentée. Quel regard portez-vous sur l’évolution des libertés publiques depuis lors, particulièrement sur la séquence coronavirus ?

    THIBAULT MERCIER. Au-delà du sujet des libertés publiques, longuement abordé dans cet essai, j’ai écrit cet Athéna pour redorer le blason de la discrimination. Dans l’imaginaire collectif « la discrimination c’est mal », mais personne n’est bien capable de donner une définition précise du terme qui fait néanmoins office de repoussoir dans le débat public. Cette discrimination, maniée avec parcimonie, est pourtant un outil primordial de défense de notre culture (et des cultures en générale).

    Depuis 2019, le concept n’a malheureusement pas retrouvé ses lettres de noblesse et la lutte contre la discrimination permet d’ailleurs au Gouvernement de justifier la dissolution d’associations patriotes… Depuis la publication initiale de l’essai, je note tout de même – en feignant l’étonnement – que si la discrimination est toujours condamnée par nos « élites », ces dernières savent en faire très bon usage quand elle sert leurs intérêts. Les citoyens russes n’ont-ils pas fait l’objet de nombreuses mesures à leur encontre depuis le début de la guerre en Ukraine alors que la discrimination fondée sur la nationalité est prohibée ? Le Gouvernement n’a-t-il pas pratiqué une discrimination massive entre les citoyens vaccinés et non-vaccinés durant la crise Covid ? Covid et terrorisme, toutes ces « urgences » ont permis à l’État de favoriser la restriction de nos libertés comme réponse principale à tout problème politique qui se pose. Il suffit de voir les solutions évoquées pour lutter contre le réchauffement climatique ou assurer la sécurité à Paris pendant les Jeux olympiques 2024…

    ÉLÉMENTS : De la même manière, quelles conclusions tirez-vous de l’interdiction du colloque d’hommage à Dominique Venner le 21 mai dernier et de la multiplication des arrêtés préfectoraux visant d’autres événements politiques ?

    THIBAULT MERCIER. Des clandestins ont le droit de défiler dans Paris pour contester la loi immigration démocratiquement votée, mais des Français n’ont pas le droit de rendre hommage à Thomas tué à Crépol et des « historiens à lunettes » ne peuvent organiser un colloque d’hommage à un des leurs. Le Gouvernement pratique l’inverse de la préférence nationale… Malheureusement ces interdictions ne sont que la conséquence de l’affaire Dieudonné de janvier 2014, quand le Gouvernement s’est arrogé le droit d’interdire des spectacles de l’humoriste, car il risquait d’y être tenu des propos contraires à la loi. C’est à cette occasion que le Conseil d’État, ou plutôt le juge Bernard Stirn statuant seul, est revenu sur une jurisprudence vieille de 80 ans et a validé ces interdictions pour protéger un « ordre public immatériel » qui n’est que le faux-nez d’une nouvelle morale étatique, morale diversitaire et inclusive.

    Et désormais, les arrêtés préfectoraux sont par exemple justifiés par « le risque que des slogans ou des propos de nature à mettre en cause la cohésion nationale ou les principes consacrés par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et par la tradition républicaine soient exprimés ». On punit donc désormais le « pré-crime » (comme dans la nouvelle « Rapport minoritaire » de l’écrivain de science-fiction Philip K. Dick). Et avec des termes aussi larges (« propos de nature à remettre en cause »), on pourrait interdire quasiment toute manifestation d’opposants politiques.

    ÉLÉMENTS : Que vous inspire la notion de « libéralisme autoritaire » ? Face à sa dérive, pensez-vous qu’il possible de dissocier certains acquis de la philosophie libérale, en premier lieu la liberté d’expression ?

    THIBAULT MERCIER. On considère que le libéralisme est une doctrine politiquement neutre dont le principal but serait de défendre la liberté individuelle. Il me semble au contraire que le libéralisme est une sorte de religion, de monothéisme jaloux, porteur de son dogme intangible et qui ne supporte pas la critique ou la remise en question. Emmanuel Macron et son Gouvernement nous le prouvent régulièrement avec leur politique du « en même temps » qui permet de pratiquer des coupes claires aussi bien à droite qu’à gauche pour avoir les coudées franches au centre. (D’où l’erreur d’une partie de la droite – qui n’a pas vu qu’elle serait la prochaine sur la liste – ayant appelé à la dissolution de la NUPES après ses déclarations relatives aux événements du 7 octobre au Proche-Orient).

    Doit-on pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain ? Alain de Benoist dans un édito d’Éléments de juillet 2010 a pu dire qu’aucune doctrine n’était intégralement fausse et qu’il fallait notamment retenir du libéralisme l’idée de liberté, associée à celle de responsabilité. Cela étant dit, son livre, Au-delà des droits de l’Homme, significativement intitulé « Pour défendre les libertés », montre clairement que le libéralisme est loin d’être la seule doctrine permettant la promotion des libertés. C’est aussi mon point de vue. La rhétorique et la disputatio, qui impliquent une liberté d’expression et d’opinion prononcée, ne nous viennent-elles pas des Anciens, à des époques où le libéralisme n’avait pas encore été inventé ?

    ÉLÉMENTS : Quel rôle accordez-vous à la féminisation accrue du corps judiciaire française dans la mise en place de ce « nouvel ordre totalitaire » de l’anti-discrimination (p. 33) ?

    THIBAULT MERCIER. Plus qu’une féminisation, c’est une tyrannie de la faiblesse – pour reprendre l’expression de Paul-François Paoli – qui s’est développée dans le corps judiciaire, et dans la société en général. On valorise désormais la compassion et l’émotion au détriment de la raison et de la force. Ayant récusé l’ordre naturel des choses, y compris ses aspects tragiques, ses limites, ses fatalités, nous vivons dans un monde rempli d’individus pleurnicheurs, infantiles, envieux et plaintifs qui agissent en justice pour chaque pseudo-humiliation ou blessure de l’ego. À l’opposé de ces « valeurs » contemporaines infantilisantes, c’est plutôt le goût de l’orgueil et de l’honneur que nous devrions retrouver pour vivre en société sans se sentir oppressé, discriminé ou victimisé au moindre désagrément de l’âme.

    ÉLÉMENTS : Alors que les élections européennes approchent, quelles propositions concrètes pourraient être défendues au niveau de l’UE pour œuvrer au droit à l’identité de nos peuples autochtones ?

    THIBAULT MERCIER. Je ne suis pas un spécialiste du droit de l’Union européenne. Quoi qu’il en soit je note que 2024 sera également le 50e anniversaire de l’adhésion de la France à la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales qui nous place sous la juridiction de la Cour européenne du même nom. Il serait utile de profiter de cette occasion pour faire le bilan critique de l’application en France d’un droit qui est devenu universaliste, rempli de moraline, et déconnecté de toutes considérations historiques et culturelles. Sans forcément sortir de la CEDH, il faut rappeler à ses juges qu’une nation doit pouvoir légitimement apporter des limites aux droits de l’homme, par exemple en pratiquant une préférence culturelle. Citons les exemples des maires de Florence et de Vérone en Italie qui ont décidé de prohiber les échoppes de kebab et les enseignes McDonald’s dans leur centre historique pour préserver la beauté architecturale et privilégier la cuisine italienne et les produits locaux. Comme ces maires, il est nécessaire de comprendre que la liberté, notamment économique, n’est pas absolue et qu’elle doit se voir opposer les limites, légitimes, des peuples qui défendent leur identité.

    Thibault Mercier, propos recueillis par Arnaud Varades (Site de la revue Éléments, 29 décembre 2023)

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